réception

Projet d’accompagnement d’un groupe d’usagers de la MDSI (maison départementale d’insertion et de solidarité) Saint-Augustin à Bordeaux de mai 2014 à juin 2015.

 

Un groupe d’habitants et usagers de la MDSI Saint-Augustin m’a invité à venir les accompagner dans une démarche de réappropriation de l’entrée du bâtiment qui accueillait la structure sociale. Concevoir un lieu n’est pas une chose aisée. Modifier un espace déjà existant l’est encore moins. Dans un lieu public, cela relève très certainement d’un défi. Pourtant, nous avons essayé de relever ensemble cette gageure. Il s’est agit avant tout d’une rencontre d’habitants du quartier de la MDSI avec un artiste, pour élaborer ensemble une stratégie de réflexion et d’action à partir de leurs intentions et envies. Des questions. Un grand nombre de questions ont été notre matière à réfléchir. Des questions d’ordre fonctionnel, des questions d’ordre social, des questions d’ordre spatial, des questions d’ordre philosophique, des questions d’ordre technique et artistique.

Le lieu qui a ici accaparé nos savoirs, nos impressions, nos sentiments, nos réflexions et au final notre action était un lieu de passage, de mouvement, de transition. Entre la rue et les bureaux, il servait à la distribution du flux humain qui se faufilait, stagnait ou se perdait dans la MDSI Saint-Augustin, au 72, rue Guillaume Leblanc à Bordeaux. Il n’était pas une hétérotopie comme Foucault les définissait, il n’était pas un contre-espace. Il ne deviendrait pas un espace-autre, nous l’avons fait être « autrement » le lieu qu’il était. Il s’agissait d’un espace d’accueil et de passage pour le public de la MDSI, mais ne nous sommes rien interdit d’emblée, avons laissé faire le cheminement de la perception, de la pensée et re-construisons ce lieu différemment. Programme ambitieux et stimulant.

Habiter : occuper habituellement un lieu. Habitant : être vivant qui occupe un espace.

J’ai proposé dans un premier temps que nous prenions possession des lieux, que nous l’épuisions, comme l’a fait Georges Perec dans Tentative d’épuisement d’un lieu parisien. Si les mots étaient les armes de Perec, nous aurions avec nous l’image, le son, la vidéo, le dessin, pour les accompagner dans cette exploration à 360°. Un deuxième temps serait consacré à la mise en plan, schémas et/ou maquettes des idées et des réflexions que nous aurions eues. Phase d’activation, où le réel viendrait tarauder les imaginaires et les intentions de départ. Le troisième temps serait le moment de la mise en forme de ce qui aurait été pensé, puis choisi ensemble pour l’évolution de l’espace d’accueil de la MDSI. Construire, transformer, faire devenir le lieu existant, en un lieu à faire exister autrement.

Les participants à ce projet (usagers, assistantes sociales et secrétaires) étaient : Fabrice Bernou, Manuella Brachfogel, Bertrand C., Annie Chataigner, Audrey Duprat, Christiane Escouvois, Charlotte Ferrière, Catherine Fructueux, Didier Gelineau, Jimmy Guerra, Guillaume Hillairet, Ouahiba Kadiri, Bénédicte R., Anne-Marie Rongiéras, Guylaine Vincent. Merci à Sophie Borderie et l’ensemble de l’équipe de la MDSI pour leur engagement.

Guillaume Hillairet