Vidéo de la performance, 0’30"
Prise de vue : Chloé Romat
Amassés en permanence dans le coffre de ma voiture, plusieurs centaines de tubercules en porcelaine font escale dans divers lieux (galerie, musée, château, construction militaire, rivière, ponton, chemin de campagne, champ etc.) pour dessiner spirales, cercles, attroupements, files indiennes et autres chorégraphies rituelles.
En 2013, pour ma performance Meeres#Arm {note}1, j’installe un champ de pommes de terre en porcelaine sur les flancs d’un blockhaus du Mur de l’Atlantique renversé par la mer. L’équilibre dans l’instable qu’évoque la porcelaine contraste avec la construction militaire à moitié engloutie par les flots et par le sable mouvant. Les porcelaines surplombent une mer déchaînée, en plein mouvement. Elles semblent être figées en plein vol ou en pleine errance avec la marée enragée à leurs pieds comme ces milliers de migrant es qui affrontent les furies impitoyables des océans au long cours de leur exode pour fuir le danger. Les pommes de terre évoquent aussi ce qu’elles sont, une denrée de base pour n’importe quelle culture. Elles parlent de l’histoire de tout le monde.
Barbara Schroeder
Toutes les porcelaines ont été réalisées avec le soutien de la manufacture Porcelaines de la Fabrique, Saint-Junien.
Crédits photographiques : Chloé Romat
©Adagp, Paris
1Jeu de mot sur la double signification de ce titre, à la fois le bras tendu et la pauvreté en mer.