Barbara Schroeder a commencé par la gravure, puis la peinture. La deuxième dimension ne la satisfaisait pas. Un jour, elle a décidé de mouler son pot-au-feu et l’expérimentation a commencé, souvent avec des formes rondes comme une matrice. Peu à peu, c’est un champ de pomme de terre qui est apparu. 1 500 pièces issues de 72 moules différents, toutes d’une blancheur éclatante, deviennent les éléments d’installations sans cesse renouvelées selon les contextes. Les pommes de terre en porcelaine viennent poétiser les endroits meurtris ou des espaces dominés par le chaos, telles les constructions militaires de la seconde guerre mondiale ou les décharges.
Barbara Schroeder explique qu’elle circule en voiture toujours avec un bac de pommes de terre en porcelaine et si le paysage l’inspire, elle investit l’espace par des alignements, des cheminements, des circularités en expansion comme une onde, un écho, un vortex. L’installation peut apparaitre sous la forme de performance d’écriture land-art, ou plus ritualisée, ou bien encore plus scénarisée dans un lieu d’exposition. Les pommes de terre sont ici installées comme une chute en pluie, et là comme une vapeur avec une impression d’élévation perpétuelle entre obscurité et lumière dans une énergie méditative.
Valérie Champigny
Extrait de l’article Barbara Schroeder, la création comme urgence d’une nécessité d’agir, 10 janvier 2020, Rue89 Bordeaux
Noch mehr Weiss, 2012-2014
Photographies d’installation
Toutes les porcelaines ont été réalisées avec le soutien de la manufacture Porcelaines de la Fabrique, Saint-Junien.
Crédits photographiques : Barbara Schroeder (sauf mention contraire)
©Adagp, Paris