Les dégradés de couleurs d’Emmanuelle Leblanc sont de subtils rappels aux jeux de lumière du soleil, au ciel, aux couleurs des paysages, aux plumages des oiseaux. C’est la contemplation de l’infra-mince, de nuances qui apparaissent sans y prendre garde. Dans un monde saturé d’images, cette sobriété visuelle vient apaiser les regards.
Emmanuelle Leblanc a réalisé ces peintures spécialement pour cette salle. Au printemps, elle est venue s’imprégner des ambiances du territoire, de l’océan aux monuments anciens. Ces peintures puisent souvent leur origine dans la photographie, dans le réel, pour mieux s’en éloigner. Le travail de l’artiste a aussi inspiré un texte poétique écrit par 3773 sur l’infinie variété des couleurs dans la nature.
Puis dans son atelier, au fil des jours, dans un geste ample, répétitif, continu, à l’échelle de son corps, elle a superposé plusieurs couches de peinture à l’huile jusqu’à parvenir à ces paysages de lumière et de couleur. Elle a aussi utilisé la feuille d’or, rappelant des peintures anciennes ou des icônes sacrées. Cette salle invite ainsi à l’expérience de la méditation, à prendre son temps devant si peu de choses qui se répondent les unes aux autres dans un écho diffus et mystérieux, dans des échanges sensibles.